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Que le belge qui est capable de résister à un cornet
de bonnes grosses frites bien grasses enfouies sous une énorme coulée
de mayonnaise bourrée d'oeufs lève la main... Personne ne
se manifeste, et ce n'est pas le fait que je suis seul devant mon écran
à écrire cet article qui fausse le jeu. Aucun belge sur cette
planète se trouvant à mes côtés, n'aurait lever
sa main.
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Un autre point important que je me dois de te signaler pour ne pas que tu fasses d'amalgame: toutes les frites ne se valent pas. Les frites belges, bien roussies, épaisses à souhait, délicatement salées avec amour, servies dans un cornet en carton bien de chez nous ne sont en rien comparables aux frites surgelées du Mac Donald, blanchâtres, fines, sans consistance, trop salées (pour te faire consommer plus de coke), servies n'importe comment dans de ridicules sachets en papier rouges et jaunes.
1) L'accoutumance: La première fois que tu manges des frites, souvent au restaurant ou a la friterie du coin qui vient d'ouvrir, tu les trouves succulentes et tu renouvelles l'expérience dès que tu le peux, généralement une semaine ou deux plus tard. Quelques mois plus tard, tu t'achètes ta propre friteuse et tu en fais chez toi. Tu prends l'habitude d'en manger toutes semaines et si tu n'as pas ta dose hebdomadaire, tu devient anxieux... Tu viens d'entrer dans le monde impitoyable de la drogue... Plus tu manges des frites, plus tu deviens exigent envers elles. Les premières frites que tu as goûtées te semblent bien fades à côtés de tes exigences du moment. Tu deviens en quelque sorte plus mûr, tu commences à savoir apprécier ce qui est bon. Tu prends donc des frites de plus en plus grosses, de plus en plus roussies et de plus en plus grasses. Rapidement, ton petit cornet 60(FB) ne te satisfait plus. Il t'en faut plus pour assouvir ta faim. Tu passes donc par toutes les étapes: cornet 80, cornet 100, ensuite tu rajoutes une fricadelle, une viandelle, une boulette,... et bardaf, c'est l'embardée... Il s'agit de cette sensation très particulière que connaissent tous les mangeurs de frites qui les plonge dans un état second terriblement agréable et unique. Les frites peuvent vite devenir très cher pour les accrocs. En effet, un rapide calcul permet de dire qu'une personne mangeant un grand cornet avec mayonaise, une fricadelle et une boulette ou une viandelle matin, midi, soir, et une fois pendant la nuit dépense environ 35.000 FB par mois. Il arrive un moment où tu as tellement mangé de frites, qu'en manger davantage devient l'unique but de ta vie. La friterie du coin devient ta seconde patrie. Tu t'y trouves plus souvent que chez toi et encore plus étonnant, plus souvent qu'au bistrot. Ta famille t'en veut et tes collègues de travail te considèrent comme un animal de foire.
Voilà, j'espère t'avoir ouvert les yeux. Dans le cas contraire, aie au moins une petite pensée pour tous les pauvres amateurs de frites qui ne voient plus leurs pieds depuis des années... |
En cliquant ici, je certifie que je veux me ravager le cerveau en lisant d'autres articles de la décharge.
Dernières Modifications : 22 août 1998