Tintin n'a rien à voir dans cette histoire...

Des Belges sur la lune 

Juillet 1969. Dans l'euphorie générale, Neil Armstrong devient le premier homme à avoir marché sur la lune. Les Américains s'en félicitent, on prie même Neil de ne pas oublier d'y abandonner un bout de tissus à l'effigie des "Etats-Unis d'Amérique". Quelques années plus tard, l'exploration lunaire et tous les rêves qui l'accompagnaient prennent fin faute de crédits. Mars 1992. Dans une euphorie cette fois beaucoup plus restreinte, Dirk Frimout devient le premier Belge à aller faire un tour dans l'espace. Il n'abandonne pas de drapeau belge là-haut mais on lui consacre malgré tout une fort bien jolie chanson.

Tout cela, vous le saviez déja comme nous. Par contre, ce qui vous ignorez probablement c'est que près d'une centaine de Belges ont débarqué sur la lune il y a de cela tout juste dix ans. Ho, bien sûr, ils n'ont jamais reçu de médailles et rares sont ceux qui sont au courant leur formidable aventure. D'ailleurs, je vois déjà les plus sceptiques d'entre vous qui s'apprêtent à enclencher la marche arrière sur leur nouveau browser haut de gamme. Attendez ! Nous étions comme vous il y a quelques semaines : totalement incrédules. Et pourtant, nous avons dû nous rendre à l'évidence...

En fait, tout a commencé il y a près d'un mois. L'équipe de La Décharge a reçu un mystérieux mail anonyme nous expliquant dans les grandes lignes ce qu'il convient d'appeler "l'escapade belge sur la lune". L'inconnu qui nous a transmis ces informations tenait à fêter les dix ans de cette affaire auquel il avait lui-même involontairement participé et pour cela réservait le scoop aux lecteurs d'un média de qualité, en l'occurrence La Décharge. Evidemment, nous avons enquêté de notre côté sur base de ses dires, recueilli de nombreux témoignages et nous sommes à présent en mesure et vous fournir un récit pour le moins surprenant. Cela dit, nous ne nous faisons pas d'illusions. Il ne faut pas espérer que les médias traditionnels reprennent l'info. En effet, les nombreux témoins que se sont confiés à nous préfèrent maintenant l'anonymat au ridicule (même s'ils restent à nos yeux de véritables héros) et il est peu probable que l'affaire s'ébruite, qui plus est avec dix ans de retard. Mais que cela ne vous empêche pas de nous lire...

Le commandant Hugo V., qui préfère rester anonyme : "J'étais crevé..."

L'aventure débute le 17 juillet 1989, à Zaventem. Hugo V. est commandant de bord sur le vol de la Sabena SN320 à destination de Chicago. L'avion décolle comme prévu à 16h30, la météo est des plus clémente, bref tout va pour le mieux. Pourtant, comme nous l'explique Hugo : "Il faisait chaud hein, j'étais crevé et en plus j'avais fait la fête avec tout l'équipage la veille, en fait c'était pas la grande forme hein et j'étais pas très clair". Ceci explique cela. Vers 17h15, heure belge, les radars perdent la trace du vol SN320 et ce durant de longues heures. Des heures qui paraissent interminables. Que s'est-il donc passé? Hugo poursuit : "Bon, ne venez pas croire que je suis salaud hein. Donc tout l'équipage était crevé et moi je leur ai dis : ça va les gars, allez pieuter, moi je m'occupe de tout. Vous comprenez, ils se sont pas fait prier, hein". Et c'est là que tout bascule. "En fait c'était surtout moi qui était crevé hein... et au lieu de mettre l'appareil en pilotage automatique, hein, je me suis endormi. Juste après avoir tiré un peu trop sur le manche hein". A bord, c'est la panique. Nicole F., une passagère que nous avons retrouvée, témoigne : "Tout à coup, l'avion est monté en flèche. Il devait être à peu près cinq heure, les gosses se sont mis à hurler comme des chiens vous savez...". Dans la cabine, Hugo et ses acolytes n'entendent rien : "J'étais un peu saoul hein". L'avion gagne ainsi de plus en plus d'altitude. Il semble ne plus vouloir s'arrêter. Les passager sont terrorisés et à Zaventem, c'est tout autant la panique.

Hugo finit par se réveiller. Et là, c'est la stupeur : "J'allais crasher sur la lune putain. Sur la lune, oui". Nicole confirme : "Ca a bien duré des heures, on était dans l'espace! Les gosses voulaient sortir voir". Mais Hugo ne perd pas son légendaire sang-froid : il reprend les commandes et évite de peu l'accident, atterrissant en catastrophe. Il s'explique : "Vous savez hein, l'élite et tout ça... on est préparé à faire face à toutes les situations hein". La violence du choc réveille même l'équipage. Josette B., hôtesse au moment des faits, se souvient du plus grand moment de sa carrière: "Je me suis dit : mais qu'est ce qu'il a encore fait, le con. Vous comprenez, c'est bien simple : on ne peut jamais lui faire confiance. J'ai eu tort de m'endormir. Et cette beuverie, évidemment, c'était son idée. Roger l'a dit aussi : c'était un coup monté pour me sauter". Les passagers sont ahuris. L'avion est à présent immobilisé sur le sol lunaire. Néanmoins, l'instant est historique. Tout ce beau monde est en train de vivre un moment inouit, unique en son genre. "Je m'en serai bien passé" continue Josette. Pour Hugo, pas de doutes, il faut immortaliser l'instant : "Ca impressionne toujours les femmes hein. Alors je me suis dit : Hugo, tu prends une photo". Pendant ce temps, les passagers hésitent entre admiration et colère. Hugo s'excuse publiquement et demande l'assistance des passagers. André F., le mari de Nicole, n'hésite pas un seul instant : "Il a dit qu'on aurait sûrement un peu de retard puis il a demandé si personne n'avait de quoi sortir. J'ai proposé mon matériel de plongée". Et ca fonctionne ! Habillé en plongeur, Hugo sort prudemment de l'appareil. Tous prient pour qu'il ne lui arrive rien. Un belge marche sur la lune !

Josette B. se souvient : "Un coup monté pour me sauter..."

Un avion de la Sabena s'est bien posé sur la lune !

Une fois prise sa photo, Hugo rejoint bien vite l'appareil. Il n'empêche : il vient de réaliser un formidable exploit. Hugo nous présente sa photo : "C'est pas beau, hein? Et pourtant, personne ne me croit. Du coup je la laisse au grenier".

Au sol, c'est la panique totale. Le vol SN320 ne réapparaît toujours pas et les secours dépêchés sur place ne trouvent rien. L'avion rejoindra finalement Zaventem le lendemain au alentour de 6h, faute de carburant pour assurer le vol jusque Chicago. Josette garde un souvenir poignant du retour : "Ca n'a pas été facile d'expliquer aux gens qu'il fallait rentrer à Zaventem". Nicole, la voix teintée de regret, raconte la réaction des autorités : "Les gens de la Sabena nous ont dit de nous taire... Vous comprenez, ça ne fait pas sérieux pour eux tout ça. Ils ont pris l'équipage à part et ils nous ont ordonnés d'attendre le prochain vol et de ne rien dire à la presse. Ils veulent tout nier. Pourtant, mon mari il est fiers d'être allé sur la lune. Et les gosses, impossible qu'ils n'en parlent pas aux copains... Vous savez comment ils sont". Ainsi donc, pour les quelques 105 passagers du vol SN320 et les membres d'équipage, plus rien ne sera plus comme avant. Josette prendra une retraite bien méritée à l'âge de 65 ans. Nicole et André iront s'installer dans une petite ferme des Ardennes, loin de toute civilisation. Quant au commandant Hugo V., il travaille toujours pour la Sabena, l'alcool l'aidant à garder son terrible secret.

Car en fin de compte, ce qui est le plus triste dans "l'escapade belge sur la lune", c'est tout le silence qui l'entoure. Un sujet tabou dans les couloirs de Zaventem. Et quand quelques années plus tard, Dirk Frimout sera célébré comme "le premier belge dans l'espace", il est fort probable que Hugo, Josette, Nicole, André et tous les autres auront eu un petit pincement au coeur. Qui pensait à eux? Dix ans plus tard, il était de notre devoir de vous mettre au courant. Car même si vous n'êtes que quelques uns en plus à maintenant connaître la vérité, c'est toujours ça de pris. La Sabena ne nous fera pas taire ! Et si ce site venait à disparaître, vous saurez pourquoi. Une affaire que Mulder et Scully n'auraient pas dénigrés...

 


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Dernières modifications : 30 Juillet 1999