Une belle saison pour les beaufs:

L'ETE MEURTRIER?

Coup dur pour les amateurs de réflexion et de qualité de vie: les beaufs ont fait de l'été 98 leur saison. Tu me diras que les beaufs s'approprient quand même tout ce qu'ils veulent, mais là, ils ont vraiment dépassé toutes les espérances. Un immense dîner de cons a envahi le monde, à commencer par les chasseurs. Oui, on sait, la chasse, c'est en automne, mais grâce à des appuis haut-placés (lire: magouilles politiques) et à la pression de leur lobby de trognes de vinasse, ces sacs-à-merde ont obtenu le droit de cracher leurs plombs dès la… mi-juillet!!! Du moins en France, pays des droits de l'homme, où ces gros amas d'imbécillité ont déjà la permission de tuer tout ce qui ose bouger sur les propriétés privées (authentique!!!), et c'est là qu'on doute de la possibilité d'avoir un jour, quelque part, un gouvernement de gauche. Gauche et politique sont probablement deux notions incompatibles à long terme car sans pots-de-vins ni pressions ou menaces, pas de politique. Imagine un instant que le gouvernement Jospin interdise la chasse ou du moins la réduise à un rôle purement régulateur (ce qu'elle est censée être selon les chasseurs, mais faudra encore me prouver que c'est vrai): le pauvre Lionel ne tiendrait pas deux jours sans sauter dans un attentat à la bombe! Alors malgré la présence de Dominique Voynet, les politiques s'écrasent, aussi par peur de voir les assassins en 4x4 voter là où sont de toutes façons leurs idées: au front national.

Que faire donc, quand on s'appelle Jospin ou Chirac, pour se faire bien voir du peuple français? Simple: rien. Ou plutôt si: laisser jouer la procuration. Être aimé par procuration, quel fabuleux sort, non? Et comment fait-on pour en arriver là? Il suffit qu'une bande de milliardaires pas trop fûtés du cervelet gagnent un grand jeu nommé football. Chirac est Français, Jospin est Français, les joueurs qui ont gagné sont Français, alors identifions tous les gusses ayant le mot "Français" sur leur carte d'identité aux onze bleus ayant procuré (je ne comprends toujours pas pourquoi) une joie immense à un peuple ayant le même mot sur leur passeport. L'équipe a gagné? Alors on aime Chirac et Jospin. Faire porter la vision d'une nation (déjà sinistre notion) et des dirigeants de celle-ci à onze débiles ayant compris comment utiliser leurs jambes est purement et simplement aberrant! D'ailleurs, n'est-ce pas là la notion de racisme? Oui: haïr un peuple parce qu'un des leurs t'a piqué ton autoradio, c'est exactement le même principe. Le foot commercial ne vit que par le nationalisme et les sponsors. Il faut voir ce que ça engendre chez les plus extrémistes (pudiquement nommés hooligans depuis 1985 car la presse aime utiliser des mots qui sonnent bien). Il n'est donc pas exagéré de comparer "cette grande fête" au nazisme. Ça va, ça va, je te vois venir: "gnagnagna, le foot c'est l'intégration paske Zinezine Zazadane il est Maroco et même kia des noirs dans l'équipe de France, si c'est pas d'l'intégration, ça, gnagnagna…". Ben non, ce n'est pas de l'intégration, bande de cons! C'est la preuve que pour être accepté en tant qu'étranger, il faut être milliardaire (les impôts) et faire rêver le peuple. Le petit plombier réfugié politique se faisant reconduire en Algérie par Chevènement n'a pas la chance, lui, de provoquer des mouvements d'enthousiasme devant le petit écran, entre la bière et les chips. Le foot fait perdre la boule à tout le monde: Pasqua, qui a tant fait pour le repeuplement des cimetières d'Algérie, vient de retourner sa veste en Le Pen fourré: il veut la régularisation de tous les sans-papiers! A première vue, super, si même ce sac-à-Pastis devient humain, c'est très bien. Mais pourquoi ce revirement? A cause du… foot!!! Ce qui veut dire qu'une décision politique de la plus haute importance peut être influencée par un score de match de foot!!!! Donc, on peut en déduire que si la bande à Jacquet avait perdu, le gros Charles aurait exigé l'exécution publique de tous les immigrés… Comment rester optimiste dans un monde pareil? Si le foot restait l'apanage d'amateurs faisant ça pour leur seul plaisir, sans se faire acheter par des sponsors gerbeux ni imposer leur loi au monde entier, ça pourrait avoir de la gueule. Mais quand on peut contrôler un peuple à grands coups de ballon, hein…

Une chose qui elle, publique ou privée, me fera toujours gerber: la corrida. Evidemment, avec l'été, les arènes se remplissent pask'emmerder le toro sous la pluie, ça salirait les lopettes en paillettes provoquant moultes mouillements de petites culottes et bandaisons à côté desquelles celles du Viagra semblent bien dérisoires. On avait déjà les chasseurs qui jouissent en tuant, nous avons maintenant les aficionados qui jouissent en regardant tuer. De mieux en mieux. La grande lâcheté de l'être humain ne date pas d'hier, ce grand con à deux pattes ayant toujours su profiter des animaux en en faisant ses esclaves là où il aurait pu en faire ses alliés. La pseudo-supériorité du bipède ne tient pourtant à rien de concret. Il n'y a qu'un souffrance, et en vertu de quoi a-t-on le droit de la provoquer sans raison valable? Les minables fans de massacres ont leurs arguments, dont le plus fort est évidemment l'imparable tradition! Ah ah ah, la tradition qui excuse tout, c'est facile, c'est pas cher et surtout ça rapporte gros. Jackpot assuré quand on sort la carte tradition! Sous prétexte que ça se fait depuis des siècles, la corrida devient excusable, quelle que soit la souffrance qu'elle crée. Ok, suivons donc ce raisonnement: la pédophilie existe aussi depuis des siècles, l'adulte a toujours profité de sa force pour abuser d'enfants, non? Alors si on laisse la corrida se parer de crédibilité, pourquoi ne légitime-t-on pas les viols d'enfants? Et les viols tout court, puisque c'est également une vieille habitude de l'Homme? Là je te vois faire des signes de croix, ressortir tes ballons blancs d'octobre 96, te déconnecter de la Décharge, bref, tu es choqué(e). Normal. Mais alors pourquoi pas devant la corrida? Tu vas me sortir une autre débilité dont les toreros ont le secret: "le taureau a ses chances". Mais ses chances de quoi, pauvre gonfle? Tu lui as demandé s'il voulait aller faire un petit combat? C'est lui qui t'a téléphoné parce qu'il se faisait chier dans son pré et qu'il aurait bien aimé t'encorner pour passer le temps? Non, la bestiole est emmenée contre son gré dans un univers qui n'est pas le sien. Qui plus est, elle est savamment "préparée" pour que, justement, les chances soient du côté de la lopette. Car un taureau doit être bien provoqué pour devenir agressif. Son but premier est plutôt de brouter de l'herbe et de niquer bien à son aise, sous le soleil de préférence, bref, farniente. Bon, évidemment, faut pas l'ennuyer, c'est que môssieur peut avoir ses humeurs, mais rien qui ne mérite d'aller se faire massacrer devant un parterre d'enculés. Bon, où en étais-je? Oui, il faut réveiller la hargne de la bête et pour ça, une seule manière: lui faire mal. Alors on lui plante des banderilles sous la peau, pour qu'à chaque mouvement, par effet de levier, celle-ci soit décollée en rythme, avec le mal que tu imagines. Ça évidemment, c'est pendant le combat, mais avant même d'entrer dans la foule, la bête est diminuée par manque d'eau, par un emplacement exigu (ankylose), aiguilles dans les testicules, j'en passe et des plus mieux (oups, on dit: des meilleures). Bref, le taureau n'a même pas "ses chances". Autre argument? "Ben oui, il ne gagne pas toujours, le torero". C'est hélas rare qu'il perde, la pédale, justement à cause de la préparation du taureau. Et quand, par miracle, l'espingo se fait trouer l'anus déjà distendu, ça pleure dans toutes les chaumières, plus fort que si Zinedane Zizine se mettait du Minoxidil ® sur ses implants (son horrible calvitie, une des plus moches du monde, est son seul signe distinctif, à défaut de matière grise. Sean Connery, donne-lui un cours d'esthétique, please! Même Gérard Jugnot la porte mieux que lui…). Par contre, quand la bête meurt, explosions de joie. Mais les chiffres ont l'air assez clair: peu de toreros ont trépassé par rapport au nombre de taureaux massacrés. Alors, autre chose? "Ouais, la corrida y a plein d'artistes qui l'aiment, ça peut pas être du meurtre alors, gnagnagna". Sous prétexte que Picasso, Hemingway et une kyrielle d'artistes talentueux aiment cette débilité, elle devient crédible aux yeux du peuple, comme si parole de star était d'office parole d'évangile. Mais le talent est-il une excuse pour faire avaler n'importe quoi? Une peinture de Picasso, ok, c'est sympa, ça se laisse regarder. Mais où est le rapport avec la crédibilité d'un massacre organisé? Si tu ne vois pas, allons-y franchement: ce cher Hitler, à raison haï de la majorité, peignait. Oui, le dictateur responsable d'un des plus grands génocides de l'Histoire était, à ses heures perdues, un artiste. C'est pour ça que tu vas l'excuser, que ses chambres à gaz vont avoir grâce à tes yeux? L'écrivain Gabriel Matzneff semble faire l'apologie de la pédophilie, tu l'excuses pour autant?

Alors réfléchissons, qu'est-ce qui fait que les corridas continuent, si elles n'ont aucun bon argument à mettre sur la table? Ben le fric, tout connement. Ça brasse pas mal de billets et tant que ça ne dérange pas encore trop l'opinion, pourquoi se priver? Eh Bill, quand ta secrétaire sera partie du dessous de ta table, nettoie bien ton froc, il faut que tu sois propre et présentable pour pousser sur le bouton final. Tu as ma permission, le monde ne vaut plus la peine de continuer. Pour supprimer les beaufs, c'est comme pour guérir un cancer: faut tout faire péter pour être sûr d'avoir détruit la tumeur. La seule chimio pour le monde: BOUM!


Insultes bienvenues à: gilles.snowcat@ping.be


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Dernières modifications: 31 juillet 1998