1. Petite présentation

TEC, ça ne vous dit rien ? TEC comme Transports En Commun, autrement dit la société qui gère ces foutus bus en Wallonie (à ne pas confondre avec "De Lijn" pour nos amis Flamands). Les observateurs remarqueront qu'il existe, en gros, 2 catégories de bus. Les pourris (on les reconnait à leur aspect vétuste et pas très solide ainsi qu'à leurs sièges oranges abondamments tagués) et les moins pourris (couleur jaune, sièges rouges, pas encore trop demolis). Les moins pourris, autrement dit de type Renault (aïe, du matos francais) R312 V.1. (ne rigolez pas, vous lisez un article très documentés) commencent heureusement à se généraliser dans le reseau urbain. Par contre, nos amis campagnards auront encore droit à de la mauvaise qualité pendant un bon bout de temps. Mais bon, pas de panique, il leur reste toujours le tracteur s'ils ne sont pas contents.

2. Un voyage virtuel en bus

Imaginez ... Voici un bus qui arrive à vitesse plus que modérée vers l'arrêt auquel vous patientez depuis un long moment. Une pensée vous traverse soudain l'esprit : "C'est dingue comme les bus partent juste au moment où on veut monter dedans ou arrivent en retard alors qu'on est justement pressé et qu'on attend depuis une heure". Le bus freine violemment. Si par malheur une flaque d'eau se trouvait devant vous, il ne reste plus qu'à espérer que vos vêtement avaient besoin d'être lavés ... Dans tous les cas, ne comptez pas sur le chauffeur pour s'arrêter en face de vous. Il prendra toujours un malin plaisir à s'eloigner le plus possible (jamais à plus de 200m de l'arrêt, cependant, ça ferait suspect ...). Les portes s'ouvrent alors selon une mécanique bien rodée. Vous avez 15 secondes pour vous ruer à l'interieur de la chose sous peine de voir ces mêmes portes se refermer sous votre nez (et un bonus de 15 secondes supplémentaires en cas d'invalidité). Vous voici finalement à l'avant de l'engin. Pas la peine de dire bonjour au conducteur, il ne vous répondra pas (je dis ça pour nos lecteurs du 3ème age qui ne l'ont pas encore compris). Si vous n'avez ni carte, ni abonnement, il vous faut maintenant payer. A moins bien sur que vous ne soyiez un joyeux fraudeur (ce qui est plus que conseillé vu la rareté des controles, mais je n'ai rien dit), sortez quelques pièces de votre poche et posez les calmement près du chauffeur. Celui-ci a l'esprit tellement entraîné qu'il comprendra immédiatement ce que vous voulez ! Il vous tend alors un petit bout de papier. Conservez-le jusqu'à la fin du voyage, à moins que vous ne soyez un abruti (ou dites vous qu'au prix exorbitant auquel vous l'avez payé, il serait dommage de l'abandonner). Par contre, ce qu'il a plus difficile à rendre, c'est la monnaie. Dans ce cas, faites comme avec un distributeur : cognez dedans (rapide et efficace). Si vous possédez une carte, dirigez-vous plutôt vers le petit appareil vert situé pas loin du chauffeur. Introduisez votre carte dedans et appuyez sur le bouton correspondant à votre destination. Cela parait simple, mais force est de constater qu'un passager sur 20 se gourre encore! Entre ceux qui croient que la fente se trouve sur le côté (et pas sur le dessus...hum) de l'appareil, ceux qui ont conscienscieusement plié leur carte en 4 (merci la bande magnétique), ceux qui l'introduisent dans le mauvais sens et ceux qui n'on pas compris que la carte n'était valable que pour 8 trajets, il y de quoi rire. Allez maintenant vous asseoir. Si vous avez du bol, il reste un place libre (sinon, vous passerez le voyage debout, ça vous fera des muscles même si ça coûte aussi chers). Evitez de vous asseoir à coté des gros ou des gens qui puent trop, conseil d'ami. Le mieux reste encore de trouver une place assise pour une seule personne, vous aurez moins de chance d'être incommodé. Apprêtez-vous maintenant à passer un voyage mouvementé. Les bus sont bien sûr tout sauf confortables. Vous risquez donc d'être bien secoué. Avantage : c'est moins cher que Walibi pour pas mal de sensations fortes (surtout quand le chauffeur, un peu trop en retard ou enervé, roule comme un dingue voire, mais c'est plus rare, s'il a abusé de la divine bouteille).

3. Qui c'est qu'on trouve dans le bus ?

• Le chauffeur : Concu pour vous répondre en un minumum de mots et pour conduire le bus. N'espérez pas qu'il vous vienne en aide en cas de problème. Selon mes statistiques personnelles, 9 chauffeurs sur 10 sont de mauvaise humeur (mais ils rattrapent le sourire lorsqu'ils adressent un grand signe de la main aux collègues qui conduisent d'autres bus) et 1 chauffeur sur 5 roule comme un fou. Les progrès techniques devraient permettre de les remplacer avantageusement par des machines dans quelques années. Ouf.
• Les controleurs : Espèce en voie de disparition dans les bus. Si malgré tout il s'en présente subitement, il y a de fortes chances pour qu'ils foncent droit vers vous. Avec votre gueule de lecteur de la décharge, vous ne passez pas inapercu...
• Les vieux : Lorsque c'est possible, mieux vaut leur céder votre place assisse (sous peine de passer pour un bourreau dans tout le bus et d'entendre des injures murmurées pendant tout le voyage).
• Le drogué en manque (ou l'alcolo) : Complétement désemparé s'il ne trouve pas de place assise, il n'hésitera pas à s'asseoir à terre. Attention à ne pas le renverser. Notez que dans certains cas, l'alcolo peut se lancer dans un one man show improvisé au beau milieu du bus qui vaut a lui seul le prix du trajet. Un must, surtout s'il insulte le chauffeur.
• Les petits merdeux : Localisés principalement à l'arrière du bus. Evitez de les regarder avec trop d'insistance, ça pourrait causer des problèmes (à part bien sûr si vous êtes sorteur au Fuse ou agent de sécurité du supermarché des environs). On peut les remarquer facilement car ils rient bruyamment.
• La bande de rebelles du coin : Eux aussi font du bruit mais ils sont encore plus suceptibles. Je ne dit pas que ce sont des voleurs, mais gardez quand même une main sur votre portefeuille. Si lorsque vous vous préparez à sortir, ils vous suivent d'un air déterminé, considerez-vous comme mal barré. Si vous êtes avec votre copine, ils veulent se la faire. Si vous êtes seul, esperons que vous savez vous défendre contre une dizaine d'aggreseurs potentiels.
• Les 2 vieilles qui se racontent leur vie : Evitez de rester à proximité, vous aurez envie de leur exploser la tronche après 3 minutes.
• Fat Man : Il prend 2 sièges à lui tout seul. Et même s'il reste encore un peu de place pour vous, n'essayez pas de vous asseoir sous peine de mourrir écrasé contre la vitre.
• Les puants : Ils se déclinent en plusieurs variétés. Ceux qui puent la transpiration, ceux qui ne se sont plus lavés les dents depuis 2 semaines, ceux qui ont renoncés à se laver tout court, ceux qui puent la clope,... Eloignez vous au maximum. Malheureusement, c'est difficile étant donné qu'ils sont nombreux dans le bus ...
• L'abruti qui cause avec le chauffeur : Soit c'est un pote dudit chauffeur et il voyage gratos, soit c'est un facteur (il existe une certaine amitiés entre ces gens et les chauffeurs, allez savoir pourquoi ...), soit c'est un parfait étranger qui a besoin de se confier (un double abruti !). A ce propos, je me permet d'adresser ici un petit bonjour au tocard bigleux en short qui cause avec tous les chauffeurs de ma region : bonjour à lui!
• L'aveugle : Laissez le s'asseoir au plus vite sinon il va rebondir contre toutes les parois pour venir enfin s'écraser sur vos genoux. Navrant ... S'il a un chien, evitez de lui marcher sur la queue si vous ne voulez pas vous faire arracher le molet.
• Les gosses de moins de 10 ans : On les voit très mal dans le bus. Vous risquez parfois de leur envoyer un coup de genoux, par erreur bien sur (à moins que ... mais non, vous n'êtes pas si méchant). Si leur mère est dans les environs, apprêtez vous à vous faire enguirlander. Si elle n'est pas là, laissez les pleurer ....
• La super bonne du coin : Profitez des secousses pour vous frotter contre elle. De plus, les mains baladeuses sont très dures à repérer quand tout le monde est bien serré. Profitez-en ! Si vous vous fêtes prendre, prétextez que vous essayez de vous accrocher à la rampe.

4. Les phrases qu'on entend dans le bus

• Putain, le chauffeur y s'arrête jamais pour les Arabes/Noir/Asiatiques/Jeunes
• Putain, il est sourd le chauffeur ou quoi ?!
• Putain, il conduit comme un con c'chauffeur !
• Putain, le bus vient juste de partir !
• Putain, le bus il est encore en retard !
• Pfffft, y fait chaud ici !
• Pfffft, y'a pas d'place assisse !
• Kestumregardes toi ?
• Qui c'est qu'à pêté ?
• Merde, j'me suis gourré de bus ! Où c'est qu'y va ?!
• La carte elle veut pas entrer dans l'appareil !
• Je peux m'asseoir sur tes genoux, poupée ?
• Me touche pas, toi !
• Pardon, j'avais pas vu que c'était votre pied
• Vous voulez pas pousser sur le bouton à ma place, j'ai pas envie de me lever ?
• A ce rythme là, j's'rais jamais à l'école ! En plus j'ai un exam ...
• Désolé de t'avoir envoyé mon sac dans la gueule.
• J'comprendrai jamais rien aux horaires des bus ...

5. Les ecriteaux qu'on trouve dans le bus

• Présentez votre abonnement au chauffer : Tu parles, il s'en fout comme de l'an 40 !
• Cédez votre place aux invalides/personnes agées : Ca va, on a compris ...
• Aidez la TEC à combattre la fraude : Ils font perdre assez d'argent aux gens en faisant grève ...
• Avec la TEC, faites bouger le monde : La nouvelle pub avec les têtes de Nelson Mandela, Martin Luther King, ... Quel rapport avec la TEC ?!
• Ne parlez pas au chauffeur : y'a pas de risque que je veuille causer avec lui. 

6. Je porte plainte !

Je vous le déconseille, même si les arguments ne manquent pas. L'année passée, une personne a porté plainte car un chauffeur ne lui avait pas rendu la monnaie (ou ne lui avait pas filé de ticket, je ne sais plus ...). Résultat : tous les chauffeurs se sont mis en grève par solidarité pour le chauffeur qui s'était fait virer ! La situation est consternante mais c'est mieux que rien ...

En cliquant ici, je certifie que je veux me ravager le cerveau en lisant d'autres articles de la décharge.

Dernières modifications : 8 Juillet 1999